Hôtel Tenere.
J'ai oublié, évidemment, toutes sortes d'événements de la journée d'hier. Dont le plus marquant, topos de l'aventure saharienne : notre 4x4 s'est ensablé. Dans une dune — oh, une petite, une pas vraiment impressionnante, mais traîtresse, avec un sable particulièrement meuble. Et le chauffeur, de l'avis des experts, s'est mal débrouillé pour en sortir. Cela a donc pris plus d'une heure, et s'est finalement résolu grâce aux efforts conjugués des deux chauffeurs, de C*** et de Y***. Nous avons pu constater la hiérarchie prégnante dans cette société. Ni le guide du Nord (Algérois) ni les Européens n'étaient censés aider —même si C*** et Y*** s'y sont finalement mis.
Je regarde voler guêpiers et hirondelles au-dessus du désert. Je suis, à nouveau, assise sur les marches devant la chambre 111 que nous nous préparons à quitter. La nuit prochaine, nous bivouaquerons près d'Essendilène.
Autres oublis : tin- : préfixe que l'on trouve au début de nombreux mots, siginifie "celui qui".
Nous revenons d'une petite expédition improvisée au sommet du monticule rocheux près de l'hôtel. Toujours l'espace et le temps : par les yeux de C*** nous voyions s'étaler en face de nous différentes étapes géologiques. La roche semble se désquamer. Elle est parcourue de fissures géométriques, perpendiculaires — puis les fragments se détachent, s'emmiettent — découvrant une nouvelle couche de roche presque lisse.
Ad libitum.
Et devant nous le temps soudain lisible dans l'espace, de gauche à droite, comme sur un schéma pédagogique.
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