dimanche 17 avril 2005

SAHARA (18) : DE LA RELATIVITÉ DE LA NOTION DE CIVILISATION

16h56. Au bas du plateau.
La partie de descente abrupte à sauter de pierre en pierre fut ludique, comme je le prévoyais. Nous avons pris beaucoup d'avance et C***, Y*** et moi sommes arrivés en bas bien avant les autres.
Puis est venue cette partie fastidieuse de tout voyage : une marche sur terrain plat, plus longue que dans nos souvenirs, avec du gros sable coupant qui gicle à chaque pas et rentre dans nos chaussures.
Puis un... problème. Un seul des deux 4x4 est arrivé. L'autre n'est pas là.
Après diverses propositions (les premiers arrivés ? les plus vieux ? les femmes ?) nous optons finalement pour la dernière solution, sinon que je laisse ma place à J*** (notre doyen) et qu'A*** choisit aussi de rester avec nous.
A***, C***, Y*** et moi restons donc assis dans le sable avec les bagages restants, M*** le guide Targui et "Chic" le cuisinier.

Le deuxième 4x4 est finalement arrivé : c'est un engin d'âge canonique (ou précocement usé) : pare-brise fendu en plusieurs endroits, monte-vitres à levier (et encore il faut soulever la vitre à la main), suspension inexistante... cependant nous sommes arrivés à bon port puisque je t'écris de l'Hôtel Tenere - chambre 109, cette fois.
Nous retrouvons malgré tout la civilisation avec un plaisir certain — et avant tout, la douche !
Ayant laissé Y*** passer le premier, j'ai le temps de t'écrire une dernière fois dans mes vêtements sales du Plateau. Des sacs ouverts sur le sol de la chambre. Des chaussures de marche aussi fatiguées que la peau de nos pieds (C*** a même perdu ses semelles à la fin) sont restées dehors devant la chambre. Nous avons mis en marche le climatiseur.
Tout cela nous semble, désolée pour le cliché, d'un luxe inouï.
Et les lits, de vrais lits !
A notre premier passage à l'hôtel Tenere, certains avaient remarqué que les chambres ne contenaient aucun autre meuble — bizarrerie par rapport aux hôtels occidentaux. Ce soir, je gage que plus personne ne le remarquera.

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