jeudi 21 février 2008

BAVIÈRE (2) – MUNICH-AUX-MERVEILLES


München, Pension Isabella

Munich est une Cité des Merveilles Architecturales.
On y trouve des merveilles Art Déco, des merveilles années 20, des merveilles néo-gothiques presque indiscernables du vrai gothique flamboyant, des merveilles Renaissance aux façades en trompe l’œil, des enseignes en fer forgé alambiquées, des appliques à tête de dragon, des gargouilles, des cimetières gothico-romantiques où le lierre se change en monstre-mandragore et déracine les stèles de pierre, des clochers vertigineux, des bâtisses presque italiennes à arcades, peintes d’un chaleureux ocre jaune, des vitraux hauts de dizaines de mètres, des fenêtres de verre dépoli et de fer forgé — des églises où que l’on porte le regard, dans la Vieille Ville.
Et on y trouve, sur la Marienplatz, la plus folle de ces merveilles, un édifice de géant qui borde tout le nord de la place et s’enfonce dans les rues adjacentes — la folie d’un géant délicat qui aurait ciselé chaque parcelle, chaque corniche, de cette façade — palais de sculpture, dentelle monumentale et infinie qui défie le regard et la description.
Nous sommes restés tétanisés sur la place, les yeux errants, ne sachant où s’arrêter et s’accrochant partout.
Nous avions tous deux la même impression de Jamais-Vu, d’écrasement ébloui, de Trop-Grand-Pour-Etre-Vrai. Les guides l’expédient en une ligne : façade néogothique du nouveau Rathaus, fin XiXe, début XXe. Pas une étoile.
Alors c’était peut-être bien une folie comme la tienne, Ludwig, qui nous coupait le souffle.

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