mercredi 25 avril 2007

CHÂTEAUX DE LA LOIRE (7) : ET AU MILIEU COULE LA LOIRE

La Marmittière, près de Chenonceaux
Mon pauvre Amour est coincé au téléphone avec son employeur abusif, qui le dérange en pleines vacances, un soir de soleil de fatigue, près du plus magique des châteaux. De le formuler, de le sentir ainsi fulminer derrière moi, j’en éprouve une colère bouillonnante.
Il vient de sortir, écumant de rage, mendier un ordinateur et une connexion Internet à nos hôtes.
Et à nouveau je perds mes mots. Je me contrains à rester dans cette chambre, à ce bureau. Je le dérangerais, et ne servirais à rien. Je dînerai donc seule, ce soir. Je n’ai plus envie de parler d’aujourd’hui. Plus tard, je retrouverai le goût des châteaux et des reines. Les reines dînent sans leur époux, d’ailleurs, la plupart du temps.

Je n’ai parlé que de chambres, de villes et de châteaux, oubliant les paysages, oubliant la Loire aux berges sablonneuses et sauvages, envahies de végétation, semées d’îlots ; oubliant les innombrables forêts de feuillus, d’un vert lumineux, ou plutôt de cinq ou six verts différents pour lesquels je n’ai pas de nom. A cette saison, les sous-bois sont clairs encore et de temps en temps, à certaines heures, quand le soleil filtre entre les feuilles, on se croirait en Lothlorien.
Les paysages des bords de Loire sont des décors de cape et d’épée. En les découvrant, on y surimpose tout de suite un cavalier au galop, se hâtant vers une délivrance ou un complot, dans l’un ou l’autre des châteaux.

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