vendredi 27 avril 2007

CHÂTEAUX DE LA LOIRE (12) : GOURMANDISES

Hôtel Diderot, Chinon


« Cet hôtel a une atmosphère », vient de déclarer mon Aimé depuis le lit, contemplant le bois chaud et sombre des meubles, les lattes du parquet, les trois statues de Nègres-Début-du-Siècle et les livres posés sur l’étagère de notre chambre. Parmi ces livres, King Arthur, une traduction anglaise du Découvertes Gallimard d’Anne Berthelot ! Il aime qu’il y ait des livres dans une chambre d’hôtel. Moi aussi, bien sûr, même si nous ne les ouvrirons pas. Nous avons les nôtres, et ce carnet où j’écris, et le livre de notre Amour et de nos êtres que nous n’en finissons pas de découvrir et de feuilleter, avec gourmandise.
Le château d’Ussé est une gourmandise de petites filles. Nous avons eu l’amusement de le visiter poursuivis par une multitude de fillettes, sans doute élèves d’un pensionnat catholique, qui oubliaient plaisamment toutes leurs bonnes manières à l’approche de la Belle au Bois Dormant et surtout de sa terrifiante Sorcière. Galopades dans les couloirs, cris perçants et avertissements sentencieux (« Tu vas mourir de peur… ») Et nous souriions, amusés, presque attendris.
Les propriétaires actuels du Château de la Belle, le duc et la duchesse de Blacas, ont eu l’heureuse idées d ‘exposer dans les pièces du château, sur des mannequins, les costumes portés par les membres de la famille depuis le milieu du XIXe siècle. Encore de quoi combler les petites filles, y compris celle que je suis. Pinku, peut-être, en japonais (ai-je appris ce soir de mon Amour) : je ne l’assumais pas tout à fait, et en rougissais. Princesses et robes de contes de fées, et de superbes cèdres du Liban, offerts par Chateaubriand à la châtelaine de l’époque. Un rêve de romance et de tourelles dans la pierre locale, magiquement blanche : du tuffeau. Ici la légende prend sans conteste le pas sur l’Histoire.

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