Dans le Pavillon des Reliques (qui porte un autre nom que je suis trop paresseuse pour aller vérifier dans le guide), je n’étais pas à l’aise.
Ç’aurait pourtant dû être drôle : ils ont récupéré des reliques de tout le pourtour de la Méditerranée, en particulier un bol en terre censé être celui d’Abraham, le bâton de Moïse et au moins six poils de barbe du Prophète.
Ou bien ç’aurait pu être mystique et enchanteur, avec l’imam psalmodiant sans interruption des versets du Coran et ses litanies répercutées doucement dans toutes les autres pièces par des haut-parleurs, avec les somptueuses chasses du manteau du Prophète, en particulier un tissage évoquant irrésistiblement le dessin en ithildin de la porte de la Moria.
Mais j’étais mal à l’aise. Je me sentais déplacée, je m’approchais timidement des vitrines, je n’osais pas me frayer un chemin parmi les autres visiteurs (à Topkapi pour la première fois la foule nous a rattrapés).
J’ai mis un moment à identifier la cause de ce malaise.
Voici : je me sentais déplacée, en effet, comme une touriste au milieu de pèlerins sincères. Je crois qu’il y en avait, parmi les visiteurs. Et, oui, regarder ces objets avec amusement ou distante curiosité devenait gênant. C’est avec soulagement que j’ai repassé la porte, retrouvé le soleil et les jardins.
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